Article paru les 20 et 21 decembre 1997 sur un quotidien prive de l'Ouest de l'Algerie, appele: "Le Quotidien d'Oran" et redige par Mourad Benachenhou Eviter la repetition de l'Histoire "Ceux qui ne peuvent pas se souvenir du passe sont condamnes a le repeter "George Santayana(1863-1952): "La Raison dans le Sens Commun"-1906) "La base du gouvernement est la tricherie; si elle reussit et dure, elle devient politique. "ll est preferable de faire avancer les affaires du gouvernement sur la mauvaise voie que de rester inerte sur la bonne voie." (Aphorismes du ministre Ibn Furat-mort en 924) Au cours de ces quatre dernieres annees, l'Algerie a connu plus de changements institutionnels, politiques et economiques qu'au cours des trente annees precedentes de son Histoire. Finalement, dans le bruit et la fureur, l'Algerien commence a acceder au statut de citoyen.Certes, la situation n'est pas ideale; mais l'ideal n'est pas de ce monde; chercher la perfection, c'est se condamner a l'immobilisme; et il vaut mieux l'imperfection dans le changement que la perfection dans la stagnation. Beaucoup de ce qui semblait verite est definitivement rejete:on a fait durant plus de trois decennies une veritable religion - du systeme du parti unique, qui etait cense traduire la volonte du peuple dans le moindre de ses details pratiques, - de la propiete publique, qui devait permettre de faire disparaitre , une fois pour toutes et pour l'eternite, l'exploitation de l'homme par l'homme et les inegalites sociales, -de la confusion des pouvoirs executif, legislatif et judiciaire, qui n'etaient que des "fonctions" ,exercees,certes et suivant le principe de la specialisation qu'appelle ce monde complexe, par des hommes et des appareils distincts, mais ressortissant de la meme autorite supreme en laquelle elles se confondaient. et qui etait supposee garantir la creation d'une societe ideale, fondee sur l'egalite et la prosperite dans la stabilite, et assurant a chacun l'epanouissement personnel. Bref, on avait con‡u un monde de reve , une cite vertueuse, suivant l'expression du philosophe musulman al Farabi(tue par des bandits en decembre 950), qu'on avait meme decrite avec force details dans deux chartes nationales, discutees par tout le peuple et adoptees par referendum." On sait, malheureusement, que ce n'etait qu'un montage fumeux qui a permis a certains,sous couvert de responsabilites politiques, de "militantisme, "de " defense des acquis de la Revolution", "d'engagement dans la construction d'une societe socialiste"etc. etc.,de s'approprier, a titre prive, le pouvoir politique, d'accumuler gloire et pouvoir, de se construire, a force de manipulations et d'intrigues, des curriculum vitae dignes des Suhaba sous la conduite d'un "moderne Omar ibn al Khattab," de se frayer par la tricherie, une place dans les livres d'histoire de notre pays et, plus important encore -car avant de faire partie de l'histoire il faut vivre et bien vivre- de se mettre a l'abri du besoin et de laisser a des generations de leurs descendants un heritage appreciable, mais plus ou moins mal acquis.Il ne s'agissait, en fait, que d'une addition de slogans, servant d'ecran de fumee a des interets prives,et dont la validite tenait au prix du petrole.Et nul n'ignore que ne sont responsables de la signification des slogans que ceux qui les ecoutent et y croient! Il a suffi que le prix du petrole chute en 1985 pour que se revele l'ineptie,la duplicite et l'incoherence d'un systeme dont la devise proclamee etait "Par le peuple et pour le peuple" , et qui s'etait certes, etabli sur le sang du peuple, alors qu'en fait il avait ete concu et etait gere toujours "sans le peuple" et trop souvent "contre le peuple." On sait ce qu'il est advenu des trois revolutions promises et de leurs resultats: -La revolution agraire a abouti non seulement a une plus grande dependance alimentaire exterieure de notre pays., mais egalement a la destructuration de la societe paysanne, deja bien mise a mal par le systeme colonial et la cruelle guerre de liberation, a son deracinement et a son exode vers les villes;et le probleme de la propriete rurale et de l'acces a la terre reste entier jusqu'a present! Et il est fort a craindre que le projet de montage legal actuel ne donne des fondements juridiques a une nouvelle entreprise de deracinement et de depossession de la paysannerie algerienne au profit des memes bureaucrates qui ont gere la Revolution Agraire et ont ete les seuls a en avoir vraiment tire avantages et prosperite. La distribution gratuite des terres a ceux qui ont porte le fardeau de la lutte de liberation n'est qu'une tentative de cacher cette profonde realite. -La revolution industrielle n'a pas non plus ni renforce notre independance economique, ni contribue a l'etablissement d'un nouvel ordre economique international, ni reduit nos besoins d'importation de produits manufactures;elle a couvert le territoire d'usines achetees trop souvent a credit et "produits en main, et maintenant obsoletes, rendant necessaire une reindustrialisation totale du pays, tout en laissant derriere elle des problemes financiers et sociaux- et meme judiciaires-inextricables;il y a eu, certes, transfert de technologie, mais pas a un niveau assurant l'autonomie technique du pays- meme dans un secteur aussi essentiel que celui des hydrocarbures, ou on continue a dependre quasi totalement de l'expertise etrangere pour la realisation des investissements. Les resultats sont bien loin des ambitions exprimees et des moyens financiers mobilises; et l'organisation periodique de "seances publiques ete televisees de repentance et de lamentations" n'est que la preuve de l'incapacite de sortir des slogans , renoves, certes, puisqu'il faut se mettre au diapason du Monde! -Quant a la revolution culturelle, elle a peu fait pour alleger le sentiment d'alienation du peuple algerien et n'a meme pas permis son unification linguistique et culturelle.C'est la culture populaire, eloignee des interventions de la bureaucratie envahissante, qui nous a sauve du naufrage culturel total et a permis le maintien de la creativite propre au genie de notre peuple et a chacune de ses composantes regionales. Le "rai". Qui a acquis une audience internationale est la pour le prouver. Il est evident que pour concevoir et diriger une telle revolution il faut etre soi-meme cultive! Pour ce qui est des promesses sociales , que les deux chartes nationales avaient decretees et decrites avec force details,on sait ce qu'il en est:jamais le chomage n'a ete aussi eleve, et il touche plus particulierement la jeunesse eduquee dans nos universites et nos ecoles.On assiste au paradoxe de chomeurs au niveau d'education en moyenne superieur a ceux qui possedent un emploi.La crise du logement ne fait que s'accentuer et on continue, de maniere rituelle, a reinventer les memes solutions, a repeter les memes analyses, a ressasser les memes preoccupations et a faire les memes promesses, au moins une fois par an, sans que la situation s'ameliore.Chaque annee on annonce un "boom" dans la construction; chaque annee on proclame des progres,avec un zele et une foi de croyant, qui s'en tient aux rites, mais evite de changer son comportement! L'Algerie, apres 35 annees d'independance cherement payees, reste un pays a construire , et la violence inhumaine qui a deferle sur nos villes et nos campagnes n'est que la manifestation la plus recente,la plus dramatique et la plus cruelle d'une crise dont les causes sont a chercher dans le mode de gouvernement impose aux Algeriens pendant une periode egale au temps qui s'est ecoule entre la fin de la premiere mondiale et le declenchement de la guerre de lib‚ration nationale. Ce systeme politique a trouve son expression la plus elaboree dans la constitution de 1976, qui etait , en fait, un titre de propriete privee de l'Algerie, le referendum n'ayant constitue qu'un la constatation populaire, et par les urnes, que notre pays etait bien une "propriete privee." L'appel aux electeurs n'etait en fait qu'une sorte de convocation de temoins, comme sont appeles des temoins devant le notaire pour l'etablissement d'un acte de propriete. On etait loin, bien loin, des "principes de Novembre," auxquels tout un chacun se refere, de temps a autre et quand c'est opportun, tout en etablissant, mentalement, une liste qui correspond aux interets et aux objectifs politiques du moment! Il a fallu l'effondrement total de l'economie, et la situation de faillite financiere, la montee de la detresse sociale et de l'anarchie et l'explosion de violence criminelle irrationnelle,accoutree des habits de la religion,la deliquescence de la politique etrangere qui a ete la consequence logique de cet affaissement interne-car une bonne politique etrangere, et donc une diplomatie efficace, commence d'abord chez soi: on ne peut pas parler haut a ses voisins , a ses amis et a ses adversaires si on n'est pas capable de regler ses problemes domestiques-pour qu'enfin les masques tombent, que la realite se devoile dans toute son horrible nudite, et que les dirigeants se mettent a prendre au serieux la voix du peuple et a accepter de discuter ouvertement de la reappropriation publique du pouvoir politique. Malheureusement, un systeme total et totalitaire a tendance a vouloir se maintenir en place a tout prix malgre l'accumulation des symptomes revelateurs de son obsolescence, de son inefficience et de son inefficacite Car un systeme politique, economique et social, ce sont avant tout un groupe de personnes-ou meme une seule personne-qui organisent la societe autour de leurs interets, et rationalisent, par une ideologie prenant en charge les aspirations du peuple- sans,d'ailleurs, souci prioritaire de veiller a leur realisation-l'usurpation du pouvoir politique, c'est-a-dire le monopole de repartition de la richesse nationale,le monopole de distribution du prestige social et des honneurs qu'attirent les postes politiques et administratifs superieurs, qui s'arrogent, en bref,un droit de propriete sur l'appareil d'Etat et sur les ressources fiscales qui lui permettent de survivre et constituent en meme temps sa propre justification et la source de sa legitimite. Le pouvoir politique- et les Anglais l'ont compris des le 13eme siecle, c'est d'abord et avant le controle du budget de l'Etat et de ses ressources fiscales. Le paradoxe c'est que la legitimite du systeme politique ne provenait pas de son libre choix par le peuple , mais du fait qu'il controlait les ressources publiques lui permettant, selon les circonstances, d'acheter cette legitimite, ou de l'imposer par l'appareil d'Etat et ses lois. Si les dirigeants, les animateurs de toute nature et de toutes fonctions, sous quelque etiquette qu'ils sont presentes dans le systeme, nourrissent le peuple de slogans qui suggerent un idealisme desincarne gere par "des etres sans besoins humains, meme s'ils ont un nom et un visage",ces dirigeants et ces animateurs n'en sont pas moins de chair et de sang; et pour eux le pouvoir est avant tout un moyen pour acquerir les objets de jouissance materielle. Ils profitent du pouvoir de la maniere la plus materielle qui soit, tout comme quelqu'un qui a decouvert un tresor cache et tente d'en tirer le maximum le plus rapidement possible avant qu'il ne soit decouvert et qu'il soit oblige de partager sa trouvaille. Dans le cas des dirigeants politique et de ceux qui en profitent, qu'ils soient de leur tribu, de leur region , ou simplement de leurs amis ou de leurs complices, le tresor est tout simplement les richesses nationales que la propriete du pouvoir d'Etat permet d'obtenir et de gerer en toute liberte. loin des yeux indiscrets, et surtout des critiques des "contre-revolutionnaires", tous ces empecheurs de "piller-en-cercle ferme" qui pretendent que tout pouvoir politique doit venir du peuple et qui affirment que le droit de controle des dirigeants politiques ne doit subir aucune limite dans le cadre et sur des bases institutionnelles claires fondees sur le principe de la propriete publique du pouvoir politique, dont les titulaires sont de simples delegues, et non des proprietaires prives jouissant , selon la formule romaine , du "droit d'usage, d'abus et d'usufruit." Ce n'est pas. donc, sans resistance, qu'un systeme politique fonde sur le monopole d'appropriation privee du pouvoir d'Etat accepte de "deposer son bilan" et de laisser la place a un systeme politique tirant sa legitimite du peuple souverain , et dans lequel l'auto-controle- suivant le principe ideal, et donc irreel et irrealiste, de "la main gauche qui ignore ce que fait la main droite"- des dirigeants est remplace par un controle tant institutionnel qu'organisationnel, grace en particulier au droit des citoyens de former des partis politiques,de detenir, par l'intermediaire de leurs representants elus, le pouvoir legislatif, et , grace a la liberte d'expression dont la presse et les autres types de medias ne constituent qu'un element, essentiel certes. En fait, il s'agit d'une double transformation du droit de propriete, en sens inverse l'une de l'autre: le pouvoir devient propriet publique, tandis que sont transferes a la propriete privee les actifs economiques dont l'ancien systeme tirait ses ressources et sa capacite de survie, et meme sa justification pour ceux qui le soutenaient( car en politique on n'a rien pour rien: l'esprit partisan n'est , dans l'ecrasante majorite des cas, que la complicite dans le partage des richesses publiques; l'appui pour l'amour de Dieu n'existe que dans les ouvrages de morale et dans les tracts politiques; un service appelle, en contre-partie , un service d'egale valeur au minimum). Il n'est pas excessif d'affirmer que tout changement de systeme politique est avant tout un changement dans les regles de jeu economique et dans le mode de gestion des ressources financieres nationales. C'est autour de ces regles de jeu que le debat est le plus feroce; il ne s'agit pas d'echanges verbaux purs dans lesquels les arguments auraient le poids de leur valeur intellectuelle, suivant l'experience et la culture des interlocuteurs. En fait,l'enjeu dans ces joutes "intellectuelles," ce sont des interets purement materiels ,qui se cachent derriere des raisonnements plus ou moins sophistiques; et meme si le prestige personnel constitue, egalement, un enjeu du debat, ce prestige n'a de valeur et de puissance que s'il debouche soit sur une reduction du bien-etre physique de celui qui accepte la defaite ou sur l'accroissement garanti de ce bien-etre pour celui qui reste le dernier debout " sur le ring,bref, celui qui " a le dernier mot." Car le prestige personnel, qui n'est accompagne d'aucune contre-partie materielle, n'est qu'une illusion qui ne rend pas heureux pour longtemps, et qui est socialement inacceptable; celui qui accepte le prestige personnel sans accompagnement d'avantages materiels est l'objet de l'opprobe et de la risee publique. Il est toujours bon pour l'equilibre psychique personnel de disserter sur le desinteressement qui doit accompagner la fonction politique; mais il est difficile de resister a la pression sociale qui veut que le prestige soit materiellement visible. Il est evident qu'un systeme ,c'est une collectivite de personnes.Si leur " casse-croute" est mal defendu par leurs porte-paroles institutionnels, ils risquent gros sur le plan materiel comme sur le plan moral. Et celui-ou ceux- qui parle en leur nom le sait et le sent, car c'est du maintien de leur bien-etre que depend son "maintien au pouvoir," et donc son propre bien-etre. On a encore en memoire les debats qui ont precede et accompagne le grand bond en avant des reformes economiques et financieres, qui ont ouvert la voie et facilite les reformes institutionnelles, permettant l'emergence d'un nouveau systeme politique. Il aurait ete difficile d'imaginer qu'on aurait pu modifier si profondement les regles de jeu politiques si l'on n'avait pas finalement decide de jeter aux orties les slogans ecules et fumeux sur lesquels etait fondee la politique economique passee, elle-meme justifiant le systeme d'appropriation privee du pouvoir d'Etat. Quelle aurait ete la credibilite politique d'un pouvoir pretendant vouloir apporter des bouleversements profonds aux regles de jeu politique tout en etant incapable d'assurer le paiement des factures en devises couvrant les importations necessaires a l'approvisionnement du citoyen et de l'outil de production, de garantir la remuneration de ses diplomates charges d'expliquer sa demarche et d'empecher la coalition de ses ennemis a l'exterieur,et les traitements mensuels de ses fonctionnaires charges d'assurer sa presence aux yeux des citoyens, d'acquerir les moyens de sa defense pour eviter la chute du pays dans l'anarchie et l'aventure? Un gouvernement, un pays qui n'a plus rien dans ses caisses, mis en etat de cessation de paiement, et qui, de plus , refuse de reconnaitre la gravite de son mal et de lui donner le remede exige, ne peut avoir de credibilite ni a l'egard de ses citoyens, ni, et c'est encore plus dangereux, a l'egard de l'etranger; il est menace de disparaitre; et ni lui, ni le peuple n'ont l'esprit suffisamment libre pour penser a des changements institutionnels.Il s'agit, dans cette situation extreme, de survivre au jour le jour, de parer au plus presse. En septembre 1993 ,c'etait dans cette situation que se trouvait notre pays. Et pourtant, il n'a pas ete aise de convaincre les uns et les autres de l'exigence vitale d'un profond changement dans la voie politique, pour ouvrir le chemin aux reformes politiques radicales dont avait visiblement besoin le pays, et qu'en refusant l'aventurisme devastateur de la guerre civile,a laquelle voulaient le conduire certains leaders politiques aux visions aussi flous et incoherentes que dangereuses,le peuple appelait de tous ses voeux. En rappelant les debats sur les maux economiques du pays et les solutions defendues envers et contre tous et qui ont finalement ete concues et mises en oeuvre fin 1993 et ont ete appliquees de maniere continue par quatre gouvernements differents,on veut rafraichir les memoires,afin que soit evitee la repetition des erreurs du passe et souligner,en meme temps, que la democratie politique ne peut s'epanouir si l'Etat demeure le seul ou le principal agent economique et si les reformes economiques visent seulement a retablir l'autorite de l'Etat sans renforcer les droits economiques, et donc politiques, des citoyens.Une democratie dans laquelle la majorite des personnes ayant un emploi sont des salaries de l'Etat et ou tout est fait pour qu'il en demeure ainsi n'est qu'un "jeu de mots."Il y a mille et mille facons de feindre le mouvement quand on fait du "sur-place." Certains argueront du fait " qu'il faut cesser de regarder dans le retroviseur". La reponse a ce type de remarques est qu'on ne regarde pas son retroviseur quand la voiture est encore dans le garage;mais des qu'on est sur la grande route, il vaut mieux garder un oeil sur lui. Ceux qui s'obstinent a refuser de "surveiller leur retroviseur" sont simplement immobiles et inertes, mais n'ont sont pas conscients,ou se complaisent dans une situation qui leur permet de conserver leurs privileges,a leur avantage mais malheureusement pour le peuple, s'ils se trouvent etre des dirigeants! Peut-etre, egalement, refuser de regarder le retroviseur est une reconnaissance du fait qu'on fait du "sur place." Car , quand on se deplace, et surtout a grande vitesse, on n'est jamais a l'abri de surprise, et il faut toujours regarder derriere soit. Et qu'est-ce que l'Histoire, si ce n'est la route parcourue dans le temps par un peuple? Manipuler l'Histoire est - on le sait- une des armes les plus terribles des regimes populistes , dont la principale caracteristique est l'elimination du peuple de toute activite politique citoyenne et responsable.L'oubli de- ou l'indifference a- l'Histoire sont des armes politiques souvent utilisees par ceux qui veulent ne rien ne change dans une situation qui est tout a leur avantage. Il faut eviter de faire du sur-place ou meme de reculer. Et si l'on l'a pas a l'esprit le parcours deja acheve, on risque, en guise de politique de changement, de refaire le meme chemin.car, trop souvent, helas! Le mouvement n'est que dans les paroles,alors que les actes demontrent une volonte d'inertie.Plus le vocabulaire change et se diversifie, moins la situation evolue.On ameliore la culture politique de tout un chacun sans que les pratiques politique changent.La montee dangereuse-sous le camouflage et le couvert du pluralisme- du tribalisme "institutionnalise" arrogant et meprisant en est la preuve actuelle la plus visible et la plus flagrante. Et quel plus grand malheur pour un peuple que d'oublier son histoire, et d'etre ,donc, conduit immanquablement a la revivre, et pour ses dirigeants a repeter l'Histoire au lieu de la faire? En conclusion, peu de peuples ont accepte autant de sacrifices que le peuple algerien pour jouir de leurs droits de citoyens. La commememoration recente des manifestations de decembre 1960, qui ont eclate a Ain Temouchent le 9 decembre, pour s'etendre a d'autres villes de l'Oranie le 10 decembre, pour, ensuite, couvrir tout le pays a partir du 11 decembre, est la pour le rappeler; ce sont des Algeriennes et des Algeriens sans armes qui ont affronte les forces coloniales et ont mis fin definitivement aux mythes sur lesquels etaient fondees la politique repressive de l'occupant.Malheureusement, peu de peuples ont ete aussi maltraites et manipules par leurs dirigeants. C'est en consolidant les droits et les responsabilites des citoyens que l'on aboutira a la construction d'un Etat de droit, et que l'on effectuera la vraie rupture et que pourront disparaitre la "hogra", le regionalisme, le tribalisme, le clientelisme et la corruption. Qui sont les "instruments de travail" du pouvoir politique "prive." Et c'est la le grand defi des annees a venir, qui ne peut etre affronte avec succes que si l'on n'oublie pas son Histoire recente.