Ietm 1-a El Watan December 29, 1997 Page 1 LES RELATIONS ALGERO-AMERICAINES Au beau fixe Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Algérie a présenté, hier, ses lettres de créances au président Liamine Zeroual. Dans une déclaration à la presse, il a affirmé que "le progrès vers la construction des institutions démocratiques, la réalisation de la réforme de l'économie de mar-ché et l'encouragement d'une société civile vigoureuse sous un Etat de droit créeraient (...) de nouvelles opportunités pour développer" les relations algéro-américaines. Par TAYEB BELGHICHE La position américaine à l'égard de la situation en Algérie est extrê-mement importante. Elle pourrait même être déterminante vu la grande influence des Etats-Unis dans la gestion des affaires interna-tionales. Depuis 1995, un net rap-prochement est perceptible entre les deux pays, qui contraste avec l'hos-tilité constatée les années précé- dentes. En réalité, depuis l'indépen-dance, en 1962, les relations n'ont jamais été au beau fixe. Politique-ment, l'Algérie était plutôt proche du bloc soviétique. Elle était à la tête des pays hostiles à l'intervention US au Vietnam et avait adopté une posi-tion militante contre Israël, le grand protégé de Washington. A la conférence de Paris de 1974, sur le nouvel ordre économique international, Algériens et Améri-cains se sont affrontés directement, les premiers pour défendre le tiers-monde et les seconds les pays industrialisés. Après la mort de Bou-mediène, l'Algérie s'est fait plus dis-crète et ne s'est pas manifestée dans une quelconque action gêna-nte pour les intérêts US. Mieux, grâce à sa médiation, des diplo-mates américains pris en otage par le régime de Téhéran ont été libérés en 1980. Après Octobre 1988, la prétention de l'Algérie à rejoindre les nations démocratiques ne laisse pas indiffé-rent. Malheureusement, l'expérience en cours favorise la montée en puis-sance du courant islamiste. Le pou-voir de l'époque fait preuve d'une extrême faiblesse qui permet au FIS de s'ériger en alternative. Les nations occidentales, pour pré-server leurs intérêts, s'accommodent du parti de Abassi Madani, si elles ne le soutiennent pas. Anouar Haddam, à partir de Washington, se permet de revendiquer en toute impunité les crimes perpétrés par les islamistes. Me Casey, ambassadeur des Etats-Unis, reçue en audience en 1994 par M. Liamine Zeroual alors président de l'Etat, lui déclare crûment : "Qui me dit que vous serez à votre poste dans six mois ?" C'est dire que tout le monde faisait de fausses analyses. A la même époque, le New York Times prévoyait la chute du régime dans six mois. L'attentat du World Trade Center à New York va provoquer un déclic. Les Américains commencent à s'in-terroger sérieusement sur l'islamis-me. Ils arrivent à la conclusion qu'il constitue une menace potentielle pour leurs intérêts, surtout au Proche-Orient où ils ont été ciblés par des attentats terroristes. Doucement mais sûrement, ils commencent à réviser leur position. La fantastique réaction populaire après l'élection du président Zeroual les impressionne et les fixe définiti-vement. Ils changent alors de cap. Pour eux, mieux vaut s'accommoder d'un système démocratique, dusse-t- il être mauvais, que soutenir une république islamique, du genre Iran ou Soudan, prête à tout pour impo-ser l'idéologie intégriste à travers le monde. Les Américains passent à l'acte. Ils mettent en prison Anouar Haddam, pour "violation de la loi sur l'immigration", et lui refuse le droit d'asile tout en rejetant sa demande de remise en liberté provisoire sous caution. En même temps, le GIA est inscrit sur la liste des organisations terroristes à combattre par tous les moyens et en sanctionner tous ceux qui les soutiennent. Les massacres en Algérie pro-voquent certes émotion et choc aux Etats-Unis. Mais, contraire-ment aux réactions en Europe, l'in-formation est rapportée de façon équilibrée sans qu'il y ait une mise en accusation du pouvoir. On ne s'interroge pas sur "qui tue qui ?". Même la presse américaine est modérée dans son ensemble, à l'exception parfois de ses corres-pondants à Londres et à Paris, influencés sans doute par les ges-ticulations de certains courants européens qui volent plus au secours du terrorisme qu'au peuple algérien et à sa composan-te démocrate. –––––––––––––––––––––––––––– Appui à Zeroual –––––––––––––––––––––––––––– Comprenant qu'il est illusoire de miser sur un islamisme modéré, ils ont proclamé ouvertement leur appui au programme de Zeroual. Washington a d'ailleurs manifesté son enthousiasme pour l'envoi d'observateurs lors des élections législatives, et ont incité d'autres pays à agir dans le même sens alors que les Européens ont fait preuve de frilosité et se sont diffici-lement déterminés. En outre, le rapport annuel du département d'Etat sur les droits de l'homme, très sévère à l'égard du pouvoir, devient plus nuancé à partir de 1996 et signale une amé-lioration dans le domaine, souli-gnant que les abus et dépasse-ments sont souvent sanctionnés. Il faut dire que la bestialité des crimes commis par les islamistes ne laissent insensibles que ceux qui veulent bien se voiler la face. C'est ce qui explique "le soutien américain aux mesures militaires du président Zeroual" dans le com-bat contre le terrorisme. Pour les Etats-Unis, l'Algérie est un pays hautement stratégique. Pour cette raison, il la considère comme un "Etat pivot", c'est-à-dire que s'il est dans une situation de faiblesse, les pays figurant dans son environnement en subiront le contre-coup. L'inverse est évidem-ment vrai. D'où la nécessité de l'ai-der pour assurer la stabilité régio-nale. C'est sans doute pour cette raison que nous assistons à une sensible montée de l'investisse-ment américain en Algérie. Les Etats-Unis sont devenus en une période relativement courte notre deuxième client et notre troisième fournisseur dans le monde. Le volume global des échanges pour 1996 est évalué à 2,5 milliards de dollars avec un excédent de 940 millions de dollars en faveur de notre pays. Les hydrocarbures sont le domaine privilégié de la coopéra-tion algéro-américaine. En dix ans, les Etats-Unis ont investi plus de 2 milliards de dollars dans le secteur. Les sociétés comme Anadarko, ARCO, et Amoco sont déjà pré-sentes sur le terrain et d'autres négociations sont en cours, notam-ment avec Exxon. Un rapport du département d'Etat, publié en 1996, encourage les hommes d'affaires américains à s'intéresser au marché algérien. Depuis, des délégations d'entre-prises comme Marathon Power et US Stell ont séjourné à Alger en avril dernier et ont discuté avec Sonelgaz dans le domaine de l'électricité et Sider à propos du complexe sidérurgique d'El Hadjar. L'ancien secrétaire à la défense, Dick Cheney, président du groupe Halliburton, était en mai à Alger pour discuter des opportunités d'in-vestissement dans le secteur minier, entre autres. En outre, la société Boeing aurait manifesté son intérêt pour le renouvellement de la flotte d'Air Algérie. Enfin, les Américains souhaite-raient investir dans les secteurs des détergents, de l'habitat et des grands travaux. A la lumière de ce qui précède, il apparaît que les Etats-Unis dési-rent avant tout la stabilité du Maghreb, comme l'atteste leur appui à la démarche de l'ancien secrétaire d'Etat, James Baker, pour une solution négociée et conforme au droit international du problème du Sahara occidental. Cameron R. Hume : "De nouvelles opportunités pour développer les relations bilatérales" Je suis heureux d'être ici en Algérie et me réjouis de cette pre-mière occasion qui m'est donnée de m'adresser à la presse algé-rienne. Dans ma discussion avec le président Zeroual, j'ai affirmé, au nom du gouvernement américain, l'importance que ce dernier accor-de à ses relations avec l'Algérie et aux possibilités de leur renforce-ment à l'avenir. Le progrès vers la construction des institutions démocratiques, la réalisation de la réforme de l'éco-nomie de marché et l'encourage-ment d'une société civile vigoureu-se sous un Etat de droit créeraient pour nous de nouvelles opportuni-tés pour développer nos relations. J'ai exprimé au président Zeroual notre soutien pour ses engage-ments tenus publiquement à ces fins. J'ai réaffirmé la condamnation par le gouvernement américain de l'utilisation de la violence à des fins politiques et nos profonds regrets suite aux pertes de vies inno-centes. Nous croyons que le rejet définitif de la violence et l'implica-tion de tous ceux qui rejettent la violence dans le processus poli-tique peut promouvoir la réconcilia-tion nationale. Au nom du gouvernement amé-ricain, je voudrais exprimer à tous les Algériens nos meilleurs vœux à la veille du mois de Ramadhan et nos sincères souhaits de prospéri-té et de paix à l'occasion de la nouvelle année. ========================================= Item 1-b El Watan December 21, 1997 Page 2 COMMERCE / Les ambitions de la Chambre algéro-américaine L'ambition est grande chez les responsables de la Chambre de commerce algéro-américaine dont l'acte de naissance vient d'être signé à Alger. En effet, parmi les nombreux objectifs qu'ils s'assignent, le plus impor-tant pour eux est de lever le "warning" qui pèse lourdement sur l'Algérie. Sky is a limit (le ciel est la limite) est le slogan qu'ils évoquent à pro-pos de l'éventualité d'un partenariat entre l'Algérie et les Etats-Unis. Les uns dans les autres, les objec-tifs visés touchent du doigt l'instau-ration de réseaux d'échanges com-merciaux entre les deux pays sur la base de contacts entre les hommes d'affaires algériens établis aux USA, les entreprises américaines et les animateurs des circuits com-merciaux en Algérie. Avec cinq sièges attribués à la Chambre algé-rienne de commerce et d'industrie (CACI), un siège pour l'APSI et un autre pour Sonatrach, la Chambre de commerce algéro-américaine se veut être le catalyseur et en même temps la courroie de transmission, entre les institutions les plus impor-tantes agissant dans la sphère éco-nomique nationale et leurs répon-dants aux Etats-Unis. La Chambre, par la voix de son président Hamou Meghdir, compte mettre en place un contact direct au profit de tout échange commer-cial dont la représentation se trou-ve dans un tiers pays. En clair, elle se propose de supprimer tout inter-médiaire et d'œuvrer pour l'ouver-ture de représentation américaine pour tout produit ou tout service américain devant être commerciali-sé en Algérie. L'intermédiation, dans sa grande majorité européen-ne, doit, selon Meghdir, disparaître dès que la Chambre algéro-améri-caine sera opérationnelle. "D'ailleurs, le fait de financer les échanges commerciaux en dollars est un atout pour l'Algérie puisqu'elle exporte ses hydrocar-bures en cette même monnaie", précise Djamel Darradji, vice-prési-dent de la Chambre. Pour l'instant, celle-ci a enregistré l'adhésion d'une quinzaine d'hommes d'affaires algériens vivant aux Etats-Unis et un certain nombre de sociétés américaines, notamment celles activant dans le domaine pétrolier. Il s'agit de AMOCO, une des sociétés pétrolières les plus importantes aux USA, Hulli Burton, spécialisée dans l'exploration pétrolière, Brown Root, société de services pétroliers et Edward & Kelcey, une société d'engineering et de communication. ——————————————— Dynamique ——————————————— D'autres sociétés américaines, à savoir FMC, Bechtel (construction), Texaco (pétrole) auraient aussi exprimé leur souhait d'y adhérer. Elle a aussi des représentants à Washington, à Boston, à La Nou-velle- Orléans et en Californie. Meghdir et Darradji insistent sur l'aide que pourrait apporter la Chambre aux opérateurs écono-miques intervenant dans le domai-ne de l'exportation. " Nous pouvons les assister en matière d'expertise en technologie, en marketing, en management et de réglementa-tion", estime le président." Pour peu que le produit algérien réponde aux trois critères, à savoir la qualité, la compétitivité en matière de prix et la régularité dans sa production, il n'y a pas de raison pour que nous n'aidions pas son exportateur à le commercialiser sur le marché amé-ricain ", affirme-t-il. L'importation de produits semi-finis des Etats-Unis peut, en outre, toujours selon le président, enclen-cher une dynamique de partenariat entre les Américains et les Algé-riens. Les animateurs de la Chambre ambitionnent, en plus d'intégrer le monde des affaires algérien, de prendre attache avec les milieux de la communication et de l'information aux fins de faire connaître l'Algérie aux Américains. Il s'agit, pour Darradji, de faire des reportages et des documentaires sur l'Algérie pour diffusion aux Etats-Unis. Pour que ces ambitions prennent forme, la chambre tient à constituer un véritable lobby pour lever le "warning" qui entrave toute démarche d'échanges algériens avec les milieux d'hommes d'affaires américains. Et la tradition américaine veut que ce lobby soit assez fort pour mettre un terme à ce genre d'embargo. Le risque Algérie n'étant pas important, la Chambre algéro-américaine s'attel-lera, selon ses responsables, à faire valoir toute possibilité de par-tenariat ou d'investissement sus-ceptible d'augmenter le volume d'échanges commerciaux entre l'Algérie et les Etats-Unis. En atten-dant, ils affirment être à la recherche d'un siège à New York. Ils reconnaissent vouloir récupérer celui de la mission algérienne actuellement inoccupé. Seul le gouvernement algérien peut tran-cher la question. ======================================== Item 1-c El Watan December 06, 1997 Page 9 PETROLE / Augmentation de la production de l'Algérie La production pétrolière algérienne s'élè-verait à 1,2 million de barils/jour durant l'an-née prochaine et pourrait atteindre 1,4 mil-lions barils/jours en l'an 2000. Ce qui place-rerait l'Algérie parmi les premiers produc-teurs de pétrole du continent africain. Les capacités de production actuelles, esti-mées à 1 million de barils/jour, connaîtront une expansion notable avec la réalisation du pro-gramme d'investissement de Sonatrach. Cette dernière a tracé, depuis quelques années, un programme de rénovation et de modernisation de ses structures de production en vue d'amé-liorer le taux de récupération et la découverte de nouvelles réserves de pétrole. Pour ce faire, Sonatrach prévoit d'investir un montant global de 18 milliards de dollars, dont l'apport financier et technologique des compa-gnies pétrolières étrangères est très attendu. On rappelle que le partenariat avec les firmes multinationales a déjà permis de porte les réserves de l'Algérie à 5 milliards de barils de pétrole. En plus des grandes découvertes effectuées dans le sud du pays, le Nord pour-rait également receler d'importants gisements pétroliers. Il en est de même pour les eaux territoriales du pays, susceptibles de couvrir des puits de pétrole sous-marins qui seraient mis en valeur dès la fin des explorations en off shore, pro- chainement lancées. En effet, la future bataille des explorations sera celle du Nord et si jamais l'existence de pétrole venait a être confirmés, l'Algérie grimperait de plusieurs places sur le classement des grandes producteurs de la pla-nète. Les découvertes réalisées jusque- là, notamment dans le bloc 404 en partenariat avec la campagnie américaine Anadarke,pour-ront augmenter la production actuelle de 300 000 barils/jour. Outre le problème d'améliora-tion des réserves, Sonatrach est engagée dans la bataille du taux de récupération qui variant entre 30 et 40 %, reste relativement faible. L'objectif serait de ramener ce niveau de pro-duction à plus de 70 % en utilisant les méthodes nouvelles mises en place. Il reste à Sonatrach de faire face au lanci-nant problème du coût de production qui reste, entre 3 et 4 dollars par baril, relativement élevé, si on le compare aux coûts réalisés par les autres pays producteurs de pétrole. En attendant, la production et la commercialisation du gaz demeurent la force de frappe de Sonatrach. Selon le ministre de l'Energie, l'Algérie produit actuellement 20 millions de tonnes de GPL par an. Ce niveau de produc-tion qui augmentera de 2 millions de tonnes est destiné à l'approvisionnement de certains pays européens dont l'Italie, l'Espagne et le Portugal. ================================================== Item 1-d El Watan December 09, 1997 Page 3 COMMERCE EXTERIEUR / Un excédent de 5,01 milliards de dollars " Nous avons essayé de prendre le train en marche pour dévelop-per le système de contrôle doua-nier et faire face aux aléas de l'ou-verture au marché extérieur. Aujourd'hui, c'est l'arsenal juri-dique qui nous bloque à cause du retard dans la publication des textes d'application. Aidez-nous à aller plus vite...". C'est en ces termes que Brahim Chaib Cherif, directeur général des Douanes, a interpellé hier les membres de la commission de finances et de budget de l'Assemblée populaire ainsi que les présidents des groupes parlementaires, venus assister pour leur première sortie sur le terrain, à la journée Portes ouvertes sur les activités doua-nières organisée au siège du Centre national de l'informatique et des statisques (CNIS). M.Chaib Cherif a expliqué que le nouveau code des douanes déposé sur le bureau de l'Assemblée popu-laire a fait l'objet "d'une analyse très profonde. Une étude comparative avec les codes tunisien et marocain a même été faite afin d'éviter les erreurs et de l'adapter à la situation actuelle." Une situation qui a sensiblement influé, selon le directeur du CNIS, sur les résultats du commerce exté-rieur marqué au cours des dix pre-miers mois de l'année en cours par un excédent de la balance commer-ciale de l'ordre de 5,01 milliards de dollars US. Ce résultat est la consé-quence d'une diminution des impor-tations de près de 8,34 % (passant d'une valeur de 7,50 milliards USD durant les dix premiers mois de l'an-née 1996 à 6,88 milliards USD pour la même période) et d'une augmen-tation du volume des exportations de 11,06 % (passant de 10,70 mil-liards USD en dix mois de l'année 1996 à 11,88 milliards USD pour la même période) . Cet excédent, même si à l'échelle macroéconomique est bénéfique, à l'échelle microéconomique il est indi-cateur de la paupérisation de la société algérienne. En effet, l'excé-dent veut dire qu'il y a une forte bais-se de consommation dans notre pays du fait de la chérté de la vie. L'Algérien ne peut plus se permettre d'acheter comme il le faisait avant. En tout état de cause, cet excé-dent dans la balance commerciale s'est traduit, selon le document du CNIS, par un taux de couverture des importations par les exportations de l'ordre de 172,79 % durant les dix premiers mois de l'année en cours contre 142,60 % durant la même période de 1996. La structure des échanges extérieurs au cours, tou-jours, des dix premiers mois de 1997 s'établit comme suit : Pour l'importa-tion, le groupe des biens d'équipe-ment (industriels et agricoles) occu-pe la première place avec 2,23 mil-liards USD soit 32,39 % du volume global des importations. En valeur absolue, l'importation de ces produits a connu une baisse de l'ordre de 19 millions USD, soit 0,84 % par rapport aux chiffres de la même année. En deuxième position des impor-tations viennent les biens alimen-taires avec une quote-part de 29,30 %, soit une baisse par rapport à la même période de l'année passée de plus de 55 millions USD ( 2,66 %). Selon les chiffres du CNIS, cette diminution a touché les produits dits de première nécessité, soit les légumes secs (-20,31 %), le café (-27,59 %) et les viandes (-66,67 %). Les biens destinés au fonctionne-ment de l'outil de production occu-pent la troisième position des pro-duits importés avec un montant de 1,82 milliard USD contre 2,11 mil-liards USD à la même période de 1996; la baisse enregistrée est de 13,80 % soit 291,5 millions USD en valeur absolue. Les biens de consommation non alimentaire occupent la dernière position des produits importés avec 11,80 % du volume global, soit 811 millions USD. Durant la même pério-de de l'année passée, ce groupe de produits a baissé de 24,31 % soit plus de 260 millions USD. Concer-nant les exportations, les hydrocar-bures continuent à occuper la pre -mière place de nos ventes à l'étran-ger avec 96,40 % du volume global soit 11,45 milliards USD en augmen-taion de 14,8 % par rapport à la même période de 1996. Les autres exportations représen-tent 3,6 % avec un volume de 428 millions USD. Ces dernières ont connu une diminution de près de 40% par rapport à l'année passée. Ainsi, elles sont passées de 722 mil-lions USD à 428 millions USD. Selon le document du CNIS, cette baisse s'explique principalement par la chute de nos expéditions vers la Russie passant de 412 millions USD en 1996 à 19 millions USD. Le finan-cement des opérations d'importation s'est fait essentiellement par cash à raison de 75,41 % soit 5,18 milliards USD. Les lignes de crédit ont finan-cé 18,45 % des importations soit 127 milliards USD alors que 4,52 % des importations ont été financés par le recours aux comptes devises propres soit un volume de 311 mil-lions USD. Par contre les sans transfert occupent 1,62 % des importations soit 111 millions USD. Comparativement à la même pério-de de l'année 1996, les chiffres mon-trent une légère diminution des financements cash et une augmen-tation du financement par compte devise propre. ———————————————— L'Italie, principal importateur de l'Algérie ———————————————— Par ailleurs, dans les échanges extérieurs l'UE et l'Europe occidenta-le occupent la première place de nos importations soit 82,85 % et absorbent 87,17 % de nos exporta-tions. Les pays de l'UE sont à l'origi-ne de 58,72 % des importations et de 59,74 % de nos exportations. Par rapport à la même période en 1996, le volume global des échanges a diminué de 672 millions de dollars USD pour les importations (soit 14,27 %). Par contre les expor-tations se sont accrues de 620 mil-lions USD (soit 9,58 %). Il reste que le principal client de l'Algérie est l'Italie qui absorbe plus de 21,77 % de nos exportations, sui-vie des USA avec 17,59 %, de la France avec 13,96 % et de l'Espagne avec 8,32 %. S'agissant des fournisseurs, la France occupe toujours la première place avec plus de 23 %, suivie des USA avec 10,35 %, de l'Italie avec 8,98 % et de l'Espagne avec 7,12 %. Le volume des échanges avec les pays de l'UMA a enregistré une bais-se passant de 314 millions USD lors des dix premiers mois de 1996 à 169 millions USD lors de la même période durant l'année en cours, soit une diminution de l'ordre de 80,50 % pour les importations et 25,51 % pour les exportations. Les pays arabes hors UMA ont connu une hausse en matière d'échanges com-merciaux puisque le volume global de ces pays est passé de 127 mil-lions USD à 210 millions USD (soit 65,35 %). Par rapport aux prévisions de la loi de finances 1997 avec un montant de 79,6 milliards de dinars, le taux de réalisation en matière de produit de douanes s'élève à près de 75,22 %. Les recettes recouvrées dans le cadre du poste de la taxe sur la valeur ajoutée se sont élevées à 40,8 milliards de DA, soit 4,73 %. A propos de la taxe spéciale addition-nelle (TSA), celle-i vient en troisième position avec une part de 4 % par rapport au total général des recettes. Le montant de ce poste a presque triplé passant de 1,71 milliard de DA durant les dix premiers mois de l'an-née 1996 à 4,8 milliards de DA pen-dant la même période de l'année en cours. En outre l'intervention du directeur du service de la lutte contre les fraudes a été axée sur la mise en place d'un système de contrôle a posteriori pour faire face à toute forme de fraude d'autant que celle-ci a grandement évolué. Un autre inter-venant a expliqué que le contrôle au frontières est aujourd'hui aboli. " Il se fait à distance grâce à la banque de données. En Europe, par exemple, il n'y a plus de frontières. Le dédoua-nement se fait par ordinateur avant même que la marchandise n'arrive". A la fin des communications, les cadres douaniers ont montré aux députés le système informatique uti-lisé par l'institution. ———————————————— Satisfactions ———————————————— Ainsi, n'importe quel transitaire peut se connecter au réseau pour se renseigner sur n'importe quelle opé-ration douanière quel que soit l'en-droit où elle s'effectue. Les députés se sont réjouis de cette "performan-ce" mais ont regretté dans certains cas que les citoyens se plaignent du retard dans le dédouanement de leurs véhicules par exemple, ou du comportement des agents à leur encontre. D'autres parlementaires se sont interrogés sur le statut du doua-nier et des mesures incitatives qui sont à même de l'éloigner de la cor-ruption. M.Chaib Cherif a répondu claire-ment que les retards n'incombent généralement pas à son administra-tion mais plutôt à d'autres para-métres externes. Il a précisé que dans certains cas, le problème sécuritaire (fouille de certains véhicules et containers) et l'intervention des autres services de sécurité fait que l'opération de dédouanement prenne plus de temps. Il a annoncé également que son administration a pris la décision de faire payer les droits et taxes à tout excédent de bagage. " Il n'est plus question que ces marchands ambu-lants continuent à importer sans pour autant payer quoi que ce soit. Leur marchandise est automatique-ment saisie s'ils ne présentent pas de registre de commerce ou s'ils ne paient pas leurs droits et taxes", a t-il souligné. Salima Tlemçani ================================== Item 1-f El Watan December 06, 1997 Page 2 ALGERIE-FRANCE / Option pour la PMI La France compte bien rééquilibrer ses relations écono-miques avec l'Algérie, notam-ment pour éviter de laisser le champ libre à des concurrents d'Outre-Atlantique. La France réalise en moyenne annuelle l'équivalent de 15 mil-liards de francs français de ventes à destination de l'Algérie. En 1995, la France a réalisé un excédent de 7 milliards de francs. Les récents contacts entre l'am-bassadeur français et les autorités algériennes ont mis l'accent sur la nécessité de l'intensification de la coopération économique et l'en-couragement de la création de PME. Le gouvernement français a également impulsé la finalisation d'une convention pour la protection des investissements. Des visites périodiques d'entrepreneurs fran-çais sont effectuées en Algérie pour mener des investigations sur les opportunités d'investissement, et certains contrats ont même été conclus. L'argument sécuritaire ne semble pas freiner le flux de coopération puisque même pen-dant les années les plus terribles qu'a eu à traverser l'Algérie, la pré-sence française a été toujours maintenue. En 1992, la France a réalisé une recette de 11 milliards de francs pour l'Algérie. Cette dernière a toutefois réussi à réduire de 1 milliard de dollars son déficit commercial avec la France. Ce pays actionne plusieurs leviers, dont le Centre français de développement, pour maintenir sa coopération avec l'Algérie. Ce centre présente une gamme diversifiée de services, à commen-cer par des stages de formation pour les cadres financiers du CPA et de la Finalep dont le CFD est actionnaire. ——————————————— Réglementation rigide ——————————————— Le CFD, qui dispose d'une antenne à Alger, est également chargé par le gouvernement fran-çais, depuis 1993, de mettre en œuvre un protocole de partenariat pour accompagner le développe-ment et la création d'entreprises algéro-françaises. Une enveloppe de 880 millions est destinée au financement de projets de production, de mainte-nance et de restructuration des entreprises publiques. Le CFD a accordé à l'Algérie au titre de l'aide projet, sous formes de prêts et de subventions, une enveloppe de 160 millions de francs en 1993 pour baisser de moitié en 1995 (72 millions). Ce chiffre a été reconduit pour 1996. Nos voisins ont régulièrement assisté par contre à une hausse de cette aide. La part de la Tunisie est de 443,9 millions de francs en 1996 alors qu'elle n'était que de 110 mil-lions en 1992. Selon le directeur de l'agence du CFD à Alger, Jean-Yves Clavel, les hommes d'affaires français sont intéressés par plusieurs seg-ments d'activité économique en Algérie mais la réglementation rigi-de dans certains secteurs ne per-met pas toujours l'aboutissement de relations d'affaires. A titre d'exemple, la Lyonnaise des eaux a exprimé son intérêt pour la distribution de l'eau potable, mais la tarification dissua-sive est pénalisante pour ce genre d'opérations. La libéralisation plus accrue des secteurs de ce genre par nos voi-sins explique peut-être la préféren-ce française à leur égard. D'ailleurs, même les Coréens semble opter pour ces pays, alors que les négociations avec des groupes industriels de ce pays étaient enclenchées. Karim Saber